Conte | humour | Féérie
Hänsel und Gretel
Les Variétés lyriques
En 1893, Engelbert Humperdinck et Adelheid Wette s’inspirent du célèbre conte des frères Grimm pour composer un opéra à la fois onirique, poétique et féérique. Hänsel und Gretel raconte l’histoire de deux enfants vivant dans une extrême pauvreté. Envoyés par leur mère à la recherche de victuailles dans la forêt, ils découvrent avec délice une maison de pain d’épices : celle d’une terrible sorcière mangeuse d’enfants !
Représentation :
TOURCOING, Théâtre municipal Raymond Devos
Vendredi 10 avril 2026 – 10h & 14h30
Tarif 6€ / élève, gratuit pour les accompagnateurs
Niv. CP ➩ 5e
Pour tout renseignement et pré-réservation, contactez Fanny Cousin au 03 20 26 66 03 ou utilisez le formulaire de contact ci-dessous.
Env.1h15
La jeune troupe des Variétés Lyriques, fait montre une nouvelle fois de sa maîtrise dans l’art de rendre aussi accessible que féérique une œuvre lyrique ici destinée à faire rire et à émerveiller les enfants. Ôlyrix (lire l’article)
Programme
Engelbert Humperdinck (1854-1921)
Hänsel und Gretel opéra en 3 a ctes
Livret Adelheid Wette
Créé le 23 décembre 1893 à Weimar sous la direction de Richard Strauss
Distribution
Guillaume Paire direction artistique
Denis Mignien mise en scène
Thibaut Maudry direction orchestre
Nicolas Chesneau direction vocale
François-Xavier Guinnepain création lumière
LACROCH’ arrangement musical
Amélie Grillon Hänsel
Alexandra Hewson Gretel
Jazmin Black-Grollemund La mère
Guillaume Paire Le père
Denis Mignien La sorcière
Sébastien Bellegy Le marchand de sable
François Rollin Narrateur
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NOTE D’INTENTION
Il était une fois
Il était une fois l’histoire de Hänsel et Gretel, sans doute l’un des contes les plus célèbres dans l’imaginaire collectif ! Il est vrai qu’il comporte bon nombre de «passages obligés » du genre : une marâtre, une forêt effrayante, une sorcière-ogresse, un marchand de sable… Autant d’éléments qui en font un classique des contes de fées. Porter Hänsel et Gretel à la scène, c’est donc, avant tout, se demander comment raconter cette histoire à un jeune spectateur du XXIème siècle. Comment connecter un public d’aujourd’hui à ce « merveilleux » séculaire ? Comment (re)créer l’enchantement, par le spectacle vivant, aujourd’hui, à une époque où le « fantastique » est à portée de tablette ?
C’est cette question qui m’a guidé dans la lecture de l’opéra d’Humperdinck. Où commence le merveilleux ? Comment est-il traduit ? Qu’est ce qui nous emporte dans un monde fabuleux ?
En premier lieu, il y a la musique d’Humperdinck, forte, qui embarque tant elle est expressive, suggestive, presque cinématographique dans ses intentions. Ensuite, l’imaginaire est omniprésent, notamment dans toutes les comptines de Hänsel et Gretel par lesquelles ils s’évadent dans le jeu. L’onirisme aussi et évoqué, avec le passage du Marchand de Sable, qui invite au rêve. Enfin, on se rend compte que la fable même repose sur le rapport à l’immatériel, aux fantasmes, aux fantômesdesdifférents personnages…
Du quotidien au merveilleux
Qu’est-ce que raconte Hänsel et Gretel ? C’est l’histoire de deux enfants perdus par leurs parents dans la forêt, capturés par une sorcière anthropophage, après qu’ils ont commencé à manger la maison en sucreries de cette dernière. Mais si on regarde la situation de façon prosaïque… C’est aussi l’histoire d’une mère de famille qui n’a plus les moyens de nourrir elle-même ses enfants et préfère les éloigner par crainte de ne plus subvenir à leurs besoins. C’est encore l’histoire d’un père qui ne parvient pas à véritablement soutenir sa famille, qui perd pied face à la réalité, se réfugiant soit dans sa liqueur favorite, soit derrière des peurs folkloriques et des croyances populaires. C’est également l’histoire d’un frère et d’une sœur obligés de travailler pour leurs parents, affamés, qui quittent l’âpreté de leur foyer pour affronter leurs peurs et leurs fantômes. Où se trouve le merveilleux dans cette affaire, qui pourrait prendre des couleurs d’histoire sordide sur fond de misère sociale ? Certainement dans la figure créée par la corrélation de toutes ces projections irrationnelles : la Sorcière ! Elle est celle qui personnifie les profondes peurs du père, celle qui, contrairement à la mère, peut rassasier les enfants, celle qui leur offre la chaleur d’un foyer tant espérée… Aussi attrayante qu’effrayante, elle est drôle et cruelle, douce et violente. La Sorcière est la somme hypertrophiée de tous leurs rêves et cauchemars, leurs désirs et leurs fantasmes. Comme une forme de décompensation du réel, une bulle fantastique qui leur permettrait de s’extraire d’une quotidienneté trop noire. Il faudra éclater cette bulle (faire mourir la Sorcière) pour dépasser toutes ces peurs, pour accéder à un nouvel équilibre, une nouvelle forme de bonheur. La Sorcière en cela est un véritable personnage de conte de fées, elle agit comme tel sur les autres protagonistes (et sur le public par extension). Elle permet de régler leurs peurs.
En parlant des contes, Bettelheim déclarait : « l’enfant est traversé par des angoisses, par des émotions et des sentiments violents (la peur, la colère, la haine) qu’il ne sait pas encore maitriser. Les contes lui permettent de s’identifier à des héros qui ont les mêmes problèmes et auxquels ils trouvent des solutions, puisque la fin est toujours heureuse ». Finalement il s’agit de cela, et c’est là que résident le merveilleux, le fantastique : pouvoir, par la création d’un personnage monstrueux, se faire suffisamment peur pour sublimer le réel ou découvrir le sens profond de la vie. On se situe totalement à la limite entre conscient et inconscient, rêve, cauchemar et réalité. La Sorcière est-elle réelle ? Nos protagonistes se font-ils peur « pour de vrai » ou « pour de faux » ? Il est probable que seul le Marchand de Sable ait la réponse à cette question…
Une fable en scène
Nous avons opté pour une version raccourcie de l’opéra d’Humperdinck et afin d’assurer la compréhension de la fable, une voix off interviendra régulièrement pour raconter l’histoire, comme le ferait un conteur. Nous travaillerons à explorer la notion d’imaginaire : comment créer des images où le merveilleux, le surnaturel s’invitent ? Comment évoquer une forêt menaçante par des jeux d’ombres et de lumières ? Comment figurer l’intervention irréelle, magique du Marchand de Sable ? Il s’agira d’explorer la limite entre intériorité et espace, entre intime et extérieur, entre rêve et réalité. Il s’agira aussi de susciter l’émotion et de stimuler l’imagination de l’auditoire en créant la surprise, en se laissant porter par la tendresse, en laissant s’exprimer la poésie de la musique et du livret.
(Les Variétés Lyriques)